Un point de vue sur des faits d'actualité !

Robotisation, sommeil : L’humain est l’adversaire ultime (à long terme) du capitalisme

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Cet article peut sembler communiste ou même complotiste à première vue avec ce titre mais il n’en est rien ! Je vais détailler en quoi pour moi, l’humain est au final l’adversaire ultime du capitalisme, le dernier « rempart » que ce dernier tentera un jour de franchir. Après je dis « un jour » mais en réalité ce processus est déjà d’actualité, on va le voir à travers de nombreux exemples. Et on verra rapidement à la fin en quoi tout ça n’est pas forcément une mauvaise chose ! A noter qu’il peut être intéressant de lire mon article d’explication objective du capitalisme avant de lire celui-ci.

Il se trouve que le « capitaliste » dans ses valeurs et sa vision poussées au bout (un état d’esprit assez commun de nos jours) en arrive à ne plus voir des personnes mais des consommateurs. Prenez n’importe quelle chaîne télé ou article et on parlera partout de consommateurs et pas de personnes en tant que tel. Autrement dit, ce sont des sources d’argent pour son enrichissement personnel à lui et son entreprise. Dans le même temps le salarié a tendance à être sa « bête noire », car il pourrait toujours en faire plus et « il profite de son argent » (alors qu’il est indispensable à la production pourtant). Bon bien sûr je généralise et exagère un peu, mais avouez que ce n’est pas juste dans la « startup nation » que l’on pense comme ça. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler de l’humanisme c’est certain. Si je généralise plus encore et pour résumer : le consommateur est considéré comme un simple moyen pour arriver à ses fins (pour s’enrichir donc), le salarié lui n’est qu’un outil, une ressource comme on l’appelle déjà à certains endroits, qui coûte de l’argent.

Le salarié est une charge avant tout : la révolution industrielle a permis l’avènement des machines, moins chères car plus efficaces[tocIgnore][/tocIgnore]

Pour les salariés, c’est en effet simplement pousser l’une des règles de base du capitalisme, qui consiste à la recherche permanente de l’optimisation et de la réduction des coûts de production. Or qu’est-ce qui coûte le plus cher ? Le temps. Et donc… les salariés. Là vous allez me dire que c’est à nuancer, car c’est surtout vrai pour le secteur tertiaire où les salaires sont de l’ordre de 80 à 90% du total des charges des entreprises … ça l’est moins pour les deux autres secteurs puisqu’il y a des matières premières quand même… n’est-ce pas ? Sauf que tout paiement, toute dépense, est le salaire de quelqu’un quelque part. On ne paie pas le sol quand on prend du pétrole, ni la pompe qui le sort de terre, mais bien les salaires de ceux qui maintiennent ces pompent ou cherchent de nouvelles sources pour y fabriquer de nouvelles pompes. Au niveau macro-économique, l’humain est une charge et devient le seul facteur sur lequel on peut agir à long terme. Tant qu’on ne sait pas manipuler le temps en tout cas (peut-être qu’on y arrivera un jour qui sait !).

C’est mathématique et je n’invente rien, l’objectif à long terme est d’automatiser la production en ayant le moins de salariés possibles, à travers la robotique et l’informatique. Un robot peut en effet travailler sans fatiguer, sans faire de pauses, ne risque pas de faire grève et n’a pas besoin de dormir ou manger, il n’a pas ces limites naturelles humaines. Un robot est véritablement un outil alors qu’un humain ne l’est pas, il est donc logique que la tendance soit à remplacer les humains par des robots et des ordinateurs puisqu’on souhaite avoir des outils comme je disais. Alors oui les robots ne sont pas gratuits (il faut bien payer le salaire des concepteurs et la maintenance), mais partout où ils sont déjà présents c’est qu’ils sont moins chers que des humains.

Je pense par exemple à l’automobile : les pièces et les voitures sont assemblées par des machines, au contraire d’il y a 100 ans et quelques à l’époque de Ford. Cette évolution s’est faite parce qu’on améliore les machines au fil du temps, en tout cas bien plus facilement que l’on peut améliorer les humains sur des tâches basiques comme taper avec un marteau. En effet l’humain de 1910 et celui de 2020 ont à peu près la même productivité avec un marteau, car dans les deux cas il faudra qu’ils mangent, dorment, et aient des loisirs pour se changer les idées (si celui de 2020 travaille moins d’heures c’est parce qu’il est quand même un peu plus productif en théorie, mais probablement plutôt à travers l’organisation et les machines qui l’entourent, et non pas parce qu’il tape plus vite et plus fort !).

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Voilà à quoi ressemble une chaîne de production moderne de voitures. Evidemment il y a ne serait-ce que 70 ans ce n’était que des ouvriers qui faisaient ça à la sueur de leur front ! Un exemple d’automatisation galopante. (source).

En fait si on prend du recul c’est l’essence même de la révolution industrielle, qui n’est rien d’autre que la découverte de machines qui permettent de faire le travail à notre place. En bref on est déjà dans ce processus de « grand remplacement » depuis 2 siècles. Pourquoi ça ne fait que 2 siècles, pourquoi les Romains ne l’ont pas connue par exemple ? Parce qu’ils n’étaient pas capitalistes. Le capitalisme est apparu avant cette révolution et a favorisé ses conditions d’apparition… par la recherche systématique de réduction des coûts, la boucle est bouclée. Si vous avez des doutes à me croire, il n’y a qu’à voir la part de population dans l’agriculture il y a 200 ans face à maintenant : on est passé de 66% à… 1% ! Comment ? Grâce au progrès technologique me direz-vous. Oui mais qu’est-ce que la technologie, si ce n’est des machines toujours de plus en plus puissantes ou qui font de mieux en mieux ce que nous faisons ?

Notre nature en arrive au point où elle est autant un concurrent qu’un frein au capitalisme[tocIgnore][/tocIgnore]

Du côté des consommateurs, on commence à en arriver au point où tout le temps passé à faire autre chose que consommer est vu comme de la concurrence ou du gaspillage de gains potentiels. Exemple simple avec une citation du patron de Netflix, qui dit que le sommeil (des consommateurs) est son concurrent ! Ça peut sembler burlesque et certains pourraient croire que c’est une citation tirée en dehors de son contexte (une blague par exemple) mais même si c’est le cas pour cet exemple ici c’est parfaitement logique du point de vue du capitaliste. Il est mathématique que le système va s’attaquer au sommeil ainsi qu’à la nourriture dans son ensemble un jour ou l’autre.

Ah pardon, pour la nourriture c’est déjà le cas. Les hamburgers et sandwichs n’ont-ils pas été spécifiquement créés dans cette optique, pour manger plus vite, car ce besoin naturel n’est honteusement pas productif ? Certains ont d’ailleurs déjà pris de l’avance sur ce sujet. Bientôt on trouvera peut-être le moyen de manger une barre de céréales et de ne plus avoir faim pendant plusieurs jours ! Quel progrès. A quand le soylent green ? Film à voir si vous ne connaissez pas, pardon pour le cynisme.

Mais quand même, où est le progrès quand notre nature même est en contradiction avec le système ? A terme donc, nous cherchons à devenir ce qu’on pourrait appeler des « dieux » car on cherche à contrer, à manipuler la Nature avec un grand N. Ca me fait d’ailleurs penser à la manipulation génétique. A l’heure actuelle ça ne semble pas encore pour tout de suite, mais ça reste du futur proche. Ça le sera probablement au départ seulement pour éviter les maladies (génétiques). Puis au fur et à mesure des améliorations techniques, on modifiera probablement la génétique des prochaines générations pour qu’elles aient besoin de dormir moins, une meilleure concentration, besoin de moins manger etc.

Pourquoi ? Parce que si nous ne le faisons pas d’autres pays le feront, au nom de la productivité. Ces pays auront alors des avantages indéniables sur les autres en termes de croissance potentielle plus forte, ce qui poussera les récalcitrants à suivre ou prendre du retard économiquement. Ce retard aura de très bonnes chances de se traduire par une armée moins « compétitive » car le nerf de la guerre c’est l’argent, rendant de facto le pays vulnérable à ses voisins, qui montrent déjà peu de scrupules (il y a un mécanisme similaire avec la mondialisation de nos jours). Ainsi il est évident que la reproduction naturelle avec tous ses défauts induits (car naturelle donc en aucun cas parfaite) sera de plus en plus mal vue. Je conseille d’ailleurs de voir le film bienvenue à Gattaca qui traite justement ce sujet. En plus des manipulations génétiques il y aura aussi probablement un « côté cyborg », où on aura tendance à vouloir remplacer des bras fatigués par quelques heures de travail par des bras robotiques qui eux seront infatigables.

En bref, la croyance dans le système est en train de devenir une véritable religion qui, à la manière du catholicisme qui interdit le « péché de chair », pourtant une pulsion complètement naturelle liée à la survie de l’espèce, risque de nous interdire aussi notre propre nature… La foi dans le système va peut-être bien détruire ce qui fait de nous des humains. L’idée est de faire de nous des sortes de dieux comme je disais, mais des dieux toujours insatisfaits, irresponsables et qui ne savent pas ce qu’ils veulent ? Ne serait-ce pas un peu dangereux ? (Citation du livre Sapiens) On voit déjà un exemple des potentiels impacts avec la disparition de 60% des animaux sauvages en très peu de temps (60% de ceux qui sont surveillés bien entendu, mais ça en fait déjà un paquet). Tout ça pour quoi ? Au nom de l’argent et du progrès ? Où est-il ? Ce genre de questions prend de plus en plus de place dans notre société actuelle, avec notamment la problématique du changement climatique. Et à raison.

L’automatisation à tout va détruit des emplois peu qualifiés qui ne sont pas remplacés en tant que tels, et ce, de plus en plus vite jusqu’à approcher les limites de l’humain ?[tocIgnore][/tocIgnore]

Par ailleurs si on revient à l’automatisation, cette recherche constante de réduction des coûts met en péril les emplois… des « consommateurs ». La robotisation en détruit en effet à la pelle. Après le secteur primaire, c’est le secteur secondaire qui a perdu une quantité monstre d’emplois. Maintenant on commence à s’attaquer au secteur tertiaire. On peut citer par exemple les agents de péage qui ont quasiment complètement disparu en moins de 10 ans. Le métier de caissier va de même probablement y passer dans un futur proche. Ces dernières années les possibilités explosent avec la fameuse « IA » (qui est encore loin d’en être une mais passons), par exemple avec les générateurs de textes qui peuvent faire des articles qui semblent cohérents. Ce n’est pas forcément mauvais : par cette robotisation, les boulots peu qualifiés qui peuvent être vraiment chiants, durs ou inintéressants disparaissent, on est toujours dans l’amélioration du monde et des conditions de vie qui font les fondements du capitalisme.

Le souci, c’est qu’ils ne sont pas remplacés contrairement à ce que l’on pourrait croire. Ils permettent la création de nouveaux emplois en effet (le mien par exemple puisque je travaille en informatique) mais déjà rien ne nous dit que c’est à nombre équivalent. Admettons que oui, ce n’est pas ce qui m’importe ici. Le problème surtout, le problème capital, c’est qu’il y a destruction d’emplois peu qualifiés et création d’emplois qualifiés. Ce n’est pas étonnant que l’on « ne puisse plus rien faire » avec un simple Bac de nos jours, contrairement à 50 ans plus tôt. Tout comme 100 ans encore avant où l’école n’était pas le critère d’entrée dans le monde du travail, puisque ce dernier se résumait à 60% à l’agriculture et le reste à l’usine où il suffisait de faire toujours la même chose. Eh oui, ça contredit pas mal ces histoires que « le niveau baisse » quand on le regarde sur 150 ans. (Qu’il baisse depuis 20-30 ans c’est possible mais c’est trop court-termiste pour avoir assez de recul à ce sujet, et qu’il baisse en connaissances littéraires par exemple je veux bien le croire mais c’est remplacé par d’autres choses car notre monde est de plus en plus compliqué. Qui apprenait 2 à 3 langues en même temps il y a 70 ans ? Qui parmi la génération des boomers (ou celle d’avant) maîtrise l’informatique et les smartphones comme le font les nouvelles générations ? etc… Bref je m’éloigne du sujet).

Pour en revenir avec « l’IA », je suis convaincu que son arrivée va détruire une quantité astronomique d’emplois d’ici peu. On peut citer par exemple les chauffeurs de taxi avec les voitures autonomes ou les traducteurs (exemple avec un livre traduit par une IA en vente)… Et le pire dans tout ça, c’est que d’un point de vue technique l’IA telle qu’elle est actuellement a moins de 10 ans (le « deep learning » est apparu aux environs de 2012). En 5 ans environ, on a pu créer une IA qui peut maintenant traduire des livres avec une très bonne qualité. Combien d’années d’études et d’expérience faut-il pour qu’une personne ait le même niveau dans plusieurs langues ? Croyez-vous qu’une agence de traduction, ayant le choix entre une IA à 1000€ par mois qui traduit 1 livre toutes les 12h et un traducteur à disons 3000€ (ça fait 1.500€ de salaire net, rien de fou) qui traduit 1 livre tous les 2 mois, prendra le traducteur ? La faute aux taxes et impôts ? Non, la faute aux machines.

Comme je disais des emplois sont créés bien évidemment, toute la recherche nécessaire ainsi que la maintenance de ce genre d’IAs. Mais voyez-vous un chauffeur de taxi se reconvertir en « Data Scientist » car ce métier a détruit le sien ? Il faut actuellement au minimum 5 ans de formation post bac pour en devenir un (sans compter l’expérience nécessaire ensuite pour devenir vraiment « productif »), et si ça se trouve en 10 ans ce métier-là aura lui-même été remplacé par un autre, car il n’existe que depuis 10 ans à peine justement ! … Ça va de plus en plus vite et c’est là qu’est la source de tout le problème.

En effet jusqu’ici ça allait d’un point de vue du rythme. Prenons l’agriculture par exemple, la technologie nous a permis de réduire la part de la population travaillant dans les champs de 66 à 1%, on l’a vu. En 200 ans donc, ces gens-là ont eu du temps pour se transformer en ouvriers ou dans les services à la personne (spoiler : en gros ils ont continué comme avant et c’est leurs enfants qui ont fait autre chose).

Mais à l’heure actuelle ça va beaucoup plus vite tout en demandant de plus en plus de temps pour se former, on risque d’atteindre un stade où un jeune de 15 ans dira qu’il rêve d’être pilote d’avion de ligne, et après avoir fait les études pour le devenir et enfin pouvoir commencer à travailler à ses 23 ans (environ), va voir son métier disparaître dans la décennie suivante. Ce même jeune devra recommencer de zéro en ayant vu son rêve d’enfance réduit à néant. Cela fait-il de lui un flemmard, quelqu’un qui le mérite car il ne l’a pas vu venir… ou une simple victime du « progrès » ? Il semblerait que l’on commence à atteindre les limites de l’humain, qui ne peut pas apprendre et changer en 5 jours, au contraire d’un robot dont il suffit de changer le programme (qui lui est écrit de plus en plus rapidement et facilement). Peut-être que l’on pourra plus tard avoir des puces pour apprendre un métier en quelques minutes par transfert de données. Mais ces puces ne seront pas gratuites. Les pauvres seront alors condamnés à continuer à aller à l’école pendant que les riches tiendront tous les postes qualifiés ? Pas très utopique comme futur tout ça, et pas très méritant non plus.

Bref, si on revient au présent sur terre, il ne faut pas s’étonner s’il y a du chômage (en France) ou plus d’emplois à mi-temps (en Allemagne par exemple)… C’est le même problème mais une manière différente d’y répondre. Encore une fois ce n’est pas forcément mauvais en soit, en revanche à l’heure actuelle avec notre système économique on va tout simplement droit dans le mur. Pourquoi ? Car toutes ces personnes s’appauvrissent et consomment moins, donc moins de production, donc moins de croissance... ça c’est le point de vue Keynésien. Mais ça marche dans l’autre sens aussi : des personnes au chômage/à mi-temps = moins de personnes qui travaillent par rapport à la capacité totale = moins de production = moins de croissance etc… De plus dans une société basée sur la jalousie comme la nôtre, il ne faut pas s’étonner que par conséquent l’insécurité augmente (avec la pauvreté). La solution serait peut-être par exemple d’instaurer un salaire universel financé par une taxe sur les robots ?

Mais ce n’est pas forcément tout noir : la robotisation pourrait à terme nous affranchir du travail obligatoire ![tocIgnore][/tocIgnore]

Mais de la même manière que j’ai terminé le paragraphe précédent, il y a quand même une « lueur », un point positif à tout ça peut être. Peut-être que cette robotisation et ce côté à toujours chercher à réduire les coûts humains amèneront à une société basée sur la production des machines au service des humains, à un tel point que ces derniers n’auront plus rien à faire ou presque ? Je ne dis pas que le travail aura forcément disparu, mais qu’il sera peut-être rendu optionnel, seulement pour ceux qui le souhaitent (pour leur besoin d’accomplir quelque chose etc) ou à temps très réduit, pendant que les autres s’occuperont avec les loisirs et les activités non productives comme l’art ou l’écriture ?

Mais est-ce qu’une société aussi « feignante », aussi oisive, est une bonne chose ? La seule chose que l’on sait à l’heure actuelle… c’est que l’avenir nous le diras !

A propos de l'auteur et de ce site :

Tombé dans l'informatique étant petit tel un Obélix (à 3 ans pour être précis), j'ai la chance contrairement à ce dernier de pouvoir continuer à en prendre des "doses quotidiennes", depuis 27 ans pour tout dire . En effet je suis ce qu'on appelle un geek (un vrai, genre je joue pas à candy crush désolé) et je suis aussi développeur à plein temps maintenant... Lire la suite

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